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COP 27 : histoire et enjeux

07/11/2022

Les enjeux de la COP 27

 

La COP 27 a lieu en Égypte à Charm-el-Cheik entre le 6 novembre 2022 et le 18 novembre 2022. Cette conférence rassemble différents pays membres de l’Organisation des Nations Unies et vise à renforcer le dialogue et à proposer des accords internationaux en matière de lutte contre le changement climatique. Elle fait suite à la publication du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) faisant état de l’urgence d’agir concrètement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans un contexte de crise énergétique croissante.La planète s’est déjà réchauffée de 1,1 °C et le seuil de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle sera atteint en 2030. Par ailleurs, les événements climatiques sont de plus en plus violents avec des impacts pour la plupart irréversibles. Face à ces conclusions, le sixième rapport du GIEC devra être au cœur des négociations lors de cette conférence. Quels sont les enjeux et les objectifs de la COP 27 ?

Brefs rappels historiques

La COP 27 est la 27ème édition de la Conférence des parties (COP). Cette rencontre internationale vise à engager les décideurs politiques à prendre des mesures contre le réchauffement climatique. Elle s’inscrit dans la ligne des précédentes COP, la première s’était tenue à Berlin en 1995.

Du sommet de la Terre au protocole de Kyoto : les origines des COP

En 1992, deux ans après la publication du premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),178 chefs d’État se retrouvent à Rio de Janeiro au Brésil, pour le sommet de la Terre. C’est à cette occasion qu’un premier cadre d’engagement des pays en matière de développement durable est créé et débouche sur la création de trois conventions dont la Convention-cadre des Nations Unis sur les changements climatiques (CCNUCC). Son objectif est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau qui prévient toutes activités humaines « dangereuses » sur le système climatique. Elle implique une rencontre internationale annuelle des pays engagés : La Conférence des Parties. Elle rassemble tous les Etats signataires de la CCNUCC, les “parties” engagées, mais aussi d’autres parties prenantes (ONG, entreprises, collectivités locales, citoyens, etc.)

En 1997, à l’occasion de la troisième COP, est adopté le protocole de Kyoto. Ce texte fondateur demande aux nations signataires de diminuer de 5,2% les émissions de gaz à effet de serre (GES) à horizon 2020 par rapport au niveau de 1990. Il sera ratifié en 2005. 

COP 21 et Accord de Paris

Le temps file et nous voici désormais en 2015 à Paris pour la COP 21. Cet événement marque un tournant dans les engagements sur la lutte contre le réchauffement climatique. À  cette occasion est signé l’Accord de Paris, premier traité international juridiquement contraignant. Ratifié par 193 pays, il vise à « réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans le but de limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent, tout en poursuivant l’action menée pour le limiter encore davantage à 1,5 °C », comme le rappelle l’ONU.  Cependant, les gouvernements savaient déjà au moment de l’adoption de l’Accord de Paris en 2015 que le niveau de réduction des émissions proposé dans leurs objectifs nationaux (ou contributions déterminées au niveau national (CDN)) serait insuffisant pour limiter le réchauffement à 1,5°C et ont donc convenu de mettre à jour ces objectifs d’ici 2020. Lors de la COP 26 (novembre 2021), il était clair que les objectifs actualisés étaient encore insuffisants et limiteraient, tout au plus, le réchauffement à 2,4°C, soit presque un degré au-dessus de la limite de température de l’Accord de Paris. À ce jour, seuls 88 parties, représentant 78 % des émissions mondiales, ont pris un engagement de neutralité carbone ou climatique et 22 pays ont mis à jour leurs objectifs de réduction en 2022.

 

 

Quels sont les objectifs de la COP 27 en Égypte ?

Malgré les difficultés à mettre en place des objectifs internationaux sur le réchauffement climatique, cet événement se fixe 4 axes majeurs :

  • Limiter la hausse des températures ; 
  • S’adapter au changement climatique ; 
  • Encourager le développement de la finance verte ;
  • Renforcer l’action conjointe et la collaboration entre les parties prenantes

« Je suis profondément convaincu que la COP27 est l’occasion de nous unir contre une menace existante que nous ne pourrons surmonter que par une action conjointe et une stratégie de mise en œuvre efficace » a déclaré le Président égyptien, Abdel Fattah El-Sisi.


Limiter la hausse des températures

L’objectif premier de la COP 27 est de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C et si possible, moins de 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris. Au travers de journées thématiques, les parties prenantes pourront chercher des solutions pour endiguer la hausse des températures.

S’adapter au changement climatique

Le climat ayant déjà commencé à changer, les populations doivent s’y adapter. Comme le rappelle, le ministère de la Transition écologique cette adaptation relève d’une « démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences ». Cette démarche peut être spontanée ou prévue.

L’objectif de la COP est de chercher des solutions pour « renforcer la résilience » en matière de lutte contre le changement climatique et « aider les communautés les plus vulnérables » rappellent les organisateurs.

 

Développer la finance verte

La COP 27 accorde une attention particulière à la finance verte, dans la continuité de la COP 26. Tout d’abord parce que le Pacte de Glasgow demande aux pays développés, d’ici 2025, de doubler les finances mobilisées pour l’adaptation par rapport à 2019.

Ensuite, il invite les États à renoncer aux subventions sur les énergies fossiles, sans solution de séquestration carbone. À ce titre, la France s’est engagée à renoncer aux subventions aux combustibles fossiles dès la fin de l’année 2022.

La COP 27 est l’occasion de réaffirmer les engagements passés et de chercher de nouveaux leviers de finance verte. La première journée thématique, qui aura lieu le 9 novembre 2022, est consacrée à ce sujet.

 

Renforcer la collaboration entre les parties prenantes

La COP 27 veut réitérer les engagements pris lors de la COP 26 à l’occasion du Pacte de Glasgow. Elle souhaite notamment proposer un cadre de mise en œuvre pour une des mesures phare du Pacte de Glasgow : un don de 100 milliards de dollars par an des pays développés aux pays en développement pour mener des actions climatiques. 

Ce sujet a été abordée par un communiqué de presse de l’Elysée du 4 novembre 2022 qui précise que la France  mobilise “6 milliards d’euros par an dont 2 milliards pour l’adaptation”

 

Qu’attendre de la COP 27 ?

La COP 27 devrait permettre de confirmer les décisions prises lors de la COP26 et de réaffirmer l’urgence d’agir face aux dangers croissants liés au réchauffement climatique. Elle vient clore le « programme de travail Glasgow–Sharm el-Sheikh de deux ans sur l’objectif mondial en matière d’adaptation » comme le rappelle l’Alliance mondiale de lutte contre le changement climatique. 

Il est, toutefois, difficile de savoir comment iront les négociations. Malgré quelques avancées, la COP 26 l’an dernier avait été synonyme de déception notamment en matière de sortie des énergies fossiles. C’est ce que souligne le ministère de la Transition écologique « Pour la première fois dans un document de la Convention climat, la réduction des énergies fossiles est mentionnée dans la déclaration finale. Néanmoins, la France regrette que le terme « disparition progressive » du charbon ait été remplacé in extremis par « diminution progressive ». »

Le grand défi de la COP 27 est donc de proposer un plan d’action concret en matière d’action internationale de réduction des gaz à effet de serre (GES) alors même que le monde est secoué par la guerre en Ukraine

« Les marchés de l’énergie et les politiques publiques ont changé depuis l’invasion russe de l’Ukraine, pas seulement pour le temps présent, mais pour des décennies à venir », a fait savoir le directeur général de l’AIE, Fatih Birol, cité dans le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). Dans un rapport publié le 27 octobre 2022, l’AIE estime que la fin des échanges avec la Russie devrait permettre « d’accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr »

Un optimisme loin d’être partagé par Thierry Bros, professeur à Science Po Paris et expert sur l’énergie. Selon lui, les émissions de GES n’ont pas baissé. « On a réouvert les centrales à charbon et on a remplacé le gaz russe par du GNL américain » , explique-t-il.  

Le sujet du conflit russo-ukrainnien devrait donc s’inviter dans les débats de la COP 27. C’est ce que laisse présager le communiqué de presse de l’Elysée qui rappelle le « contexte marqué par la guerre en Ukraine et ses conséquences déstabilisatrices sur le marché de l’énergie ». 

Reste à savoir quelles seront les décisions internationales prises à ce sujet et plus globalement en matière de politique énergétique et environnementales.

 

 

Si l’organisation des COP promeut la collaboration au niveau international, le secteur de l’énergie en France n’a pas attendu pas pour développer des solutions innovantes afin de réduire l’empreinte carbone de l’industrie. C’est le cas de Carbonloop, service clé en main pour les industriels qui combine production de gaz ou d’hydrogène renouvelable sur site à partir de biomasse locale, et séquestration carbone. Le biochar, co-produit de la pyrolyse de biomasse et puits de carbone naturel, peut être valorisé en agriculture, générant des crédits carbone de qualité pour le client industriel. Une proposition efficace et pérenne pour décarboner la production industrielle et renforcer la souveraineté énergétique du secteur. 

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