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Réduire l’empreinte carbone en industrie : quelle démarche ?

19/09/2022

Réduction de l’empreinte carbone en industrie : comment faire ?

 

En France, selon le Ministère de la Transition écologique, l’industrie représente environ 13% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. L’empreinte carbone de l’industrie est donc très importante. Elle représente presque un huitième de nos émissions de GES. Pour contribuer à la neutralité carbone, le « net zero emission », les entreprises doivent s’engager dans la voie de la décarbonation. Comment réduire l’empreinte carbone d’une entreprise ?

 

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

 

Selon le Commissariat général au développement durable, le calcul de l’empreinte carbone d’une entité « vise à estimer la quantité de GES émise pour satisfaire sa consommation au sens large (biens, services, infrastructures), en tenant compte des émissions liées aux importations et aux exportations. ».

 

Il s’agit de prendre en compte les émissions GES selon 3 scopes :

  • Le scope 1 qui concerne toutes les émissions directes de GES liée à l’activité même de l’entreprise. Dans le cas d’une industrie, cela englobe la production et consommation en combustible fossile ou renouvelable des machines (moteurs, fours, groupe de production de froid, etc.).
  • Le scope 2, les émissions indirectes dues à la consommation d’énergie, notamment d’électricité. On calcule le CO2 émis par les infrastructures de production d’électricité (centrale nucléaire, centrale thermique, etc.)
  • Le scope 3 : les autres émissions indirectes, (extraction et transformation des matières premières, voyages d’affaires, utilisation de services par l’entreprise, etc.)

 

Ces trois scopes permettent d’englober l’ensemble des sources d’émissions  de GES sur toute la chaîne de valeur de l’industrie

 

Comment calculer l’empreinte carbone ?

 

L’empreinte carbone d’une entreprise se mesure à l’aide d’une méthodologie spécifique : la méthode Bilan CarboneⓇ. Comme le rappelle l’Ademe, le bilan « prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre définis par le GIEC pour l’ensemble des flux physiques sans lesquels le fonctionnement de l’organisation ne serait pas possible ». 

 

Pour calculer son bilan carbone,l’entreprise additionne ses différentes émissions de gaz à effet de serre selon les différents scopes.

 

Ainsi, l’industrie peut connaître son bilan global mais aussi le poids de chaque scope par rapport à ses émissions. C’est un moyen d’identifier des leviers d’actions pour diminuer l’empreinte carbone d’un site industriel.

 

Pour cela, la méthodologie du bilan carbone se base sur les données client et les facteurs d’émissions. Les facteurs d’émissions correspondent à la quantité de GES émise lors de la réalisation d’une activité. La donnée client représente une donnée chiffrée liée à l’activité. Elle peut être exprimée en litres, en tonnes, en mètres, etc. À titre d’exemple, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) émet 2,6 t CO2/tep (tonne d’équivalent pétrole).

 

Le bilan carbone : une obligation ?

 

Pour le moment, toutes les entreprises ne sont pas obligées de calculer leur empreinte carbone. En vertu de la réglementation actuelle, la réalisation d’un bilan carbone est obligatoire pour :

  • les entreprises de plus de 250 salariés en outre-mer et 500 en France métropolitaine ;
  • Les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à  50 millions d’euros avec un bilan supérieur à 43 millions d’euros.

 

Il doit être réalisé tous les quatre ans. En sont dispensées les entreprises bénéficiant de la norme ISO 50001. Cette norme internationale propose des lignes directrices servant à mettre en place un système de management de l’énergie en entreprise. La durée de validité de cette norme est de trois ans sous réserve de mener un audit de surveillance chaque année.

 

La sobriété énergétique, une nécessité pour lutter contre le changement climatique

 

Si le bilan carbone n’est pas une obligation, les industries ont tout intérêt à s’engager dans la voie de la sobriété énergétique. Tout d’abord, parce que les attentes des parties prenantes sont toujours plus importantes en matière environnementale. Cela concerne tant les investisseurs que les consommateurs. Selon une étude menée par Natixis « 76 % des personnes interrogées dans le cadre de notre enquête de 2018 auprès des investisseurs ont déclaré qu’il était important d’aligner leurs actifs sur leurs valeurs personnelles ». Les investisseurs cherchent donc à mobiliser leur fonds davantage dans l’économie verte et les investissements durables. De ce fait, ils regardent de plus en plus les pratiques ESG (environnementales, sociales et gouvernance) mises en place par les entreprises.

 

Les exigences des consommateurs sont également grandissantes. D’après l’étude « Les Français, l’engagement des marques et la fidélité », menée par OpinionWay pour Les Echos en 2021, « 63 % des personnes interrogées sont plus attentives aux engagements des entreprises depuis qu’a éclaté la crise sanitaire. ». En outre, 71 % des sondés se disent plus « fidèles » à une marque dont ils partagent les valeurs (environnement, solidarité, etc.).

 

Réduire son empreinte carbone : 8 bonnes pratiques à mettre en place en industrie

 

La réduction de l’empreinte carbone entre dans une logique de sobriété énergétique. En effet, il s’agit de diminuer ou verdir ses consommations d’énergie pour éviter au maximum les émissions de GES.

 

Pour réduire son empreinte carbone en industrie, plusieurs bonnes pratiques peuvent être mises en place.

 

1. Renforcer l’isolation

 

L’isolation des bâtiments d’une industrie permet de réduire les besoins en chauffage ou en climatisation du site. Ce faisant, on peut limiter sa consommation énergétique et améliorer le confort thermique des employés du site.

 

2. Calorifugeage industriel

 

Le calorifugeage consiste à renforcer l’isolation des réservoirs et circuits d’eau chaude d’une chaufferie industrielle. Cela permet d’éviter les déperditions de chaleur liées à la circulation de l’eau chaude ou d’un fluide caloporteur au sein d’une usine. En optant pour un isolant adapté, on peut diviser par dix les pertes thermiques d’une industrie selon GRDF.

3. La récupération de chaleur fatale

 

La chaleur fatale est une émission de chaleur générée par un processus de production. Cette chaleur peut être récupérée dans l’entreprise à des fins de chauffage, par exemple. Cela fait partie des leviers de décarbonation parmi les plus importants pour l’Hexagone. D’après l’Ademe, « l’industrie présente un potentiel de chaleur fatale de 109,5 TWh, soit 36 % de sa consommation de combustibles, dont 52,9 TWh sont perdus à plus de 100°C ».

 

Bon à savoir : Certains travaux de rénovation ou d’efficacité énergétique peuvent être financés par des subventions de l’Ademe comme le Fonds chaleur ou encore par des dispositifs comme les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).

4. Le recours à la biomasse forestière

 

Combustible renouvelable, la biomasse est issue des déchets de l’industrie du bois. En substituant en totalité ou en partie, le recours aux énergies fossiles (gaz, fioul, etc.) par de la biomasse, on peut verdir son mix énergétique.

 

C’est ce que nous proposons aux industries que nous accompagnons. Carbonloop a développé une solution de pyrolyse de biomasse. Ce module, qui vient se greffer à la chaufferie industrielle, permet de produire selon les configurations, de l ’électricité et de la chaleur renouvelable ou du gaz de synthèse renouvelable, ou de l’hydrogène vert par la combustion de résidus de biomasse à très haute température.

 

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5. Autoconsommation énergétique

 

L’installation de panneaux solaires sur le toit d’une entreprise permet à cette dernière de produire de l’énergie. Ce faisant, elle peut réduire la part soutirée au réseau. Peu chargée en carbone, l’électricité photovoltaïque lui permet de verdir son mix énergétique.

 

6. Le Power Purchase Agreement

 

Il est impossible de n’utiliser que les panneaux solaires photovoltaïques pour s’alimenter au niveau industriel. Pour participer au développement des énergies renouvelables sur son territoire, une entreprise peut signer un Power Purchase Agreement (PPA) avec un producteur local. Elle s’engage ainsi sur la livraison d’une certaine quantité d’énergie à un prix stable sur 5 à 20 ans.

 

7. Limiter la pollution numérique

 

D’après un rapport du Sénat publié en juin 2020, le numérique représente environ de 2% des émissions de gaz à effet de serre de la France. Au total, il constitue environ 15 millions de tonnes équivalent CO2 rejetés dans l’atmosphère. Pour réduire sa consommation énergétique, un site industriel doit prêter attention à ces postes de dépenses.

 

Par exemple, au moment de changer le parc informatique, comme l’explique l’Ademe, il convient de « préférer les ordinateurs portables qui consomment 50 à 80 % de moins qu’un poste fixe ».

 

8. Recycler les déchets industriels

 

En France, la gestion des déchets représente environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. Le traitement des déchets est donc un levier de réduction de l’empreinte carbone pour les industries. Selon votre domaine d’activité, il est possible de recycler selon un pourcentage plus ou moins important.

 

Comment compenser son empreinte carbone ?

 

Une fois les émissions carbone réduites à leur maximum, l’industrie peut s’engager dans une démarche de compensation carbone. Il s’agit de contrebalancer les émissions incompressibles par l’achat de « crédits carbone » qui contribuent à financer des projets d’évitement ou de séquestration carbone.

 

Un certificat carbone est un document qui atteste qu’une tonne de carbone a été séquestrée ou a été évitée. Il existe aujourd’hui un large panel d’acteurs qui proposent des certificats carbone. C’est pourquoi avant d’acheter un crédit carbone, l’entreprise doit s’assurer de la qualité des projets menés. Pour mesurer la qualité d’un projet, on peut se baser sur 5 critères :

 

  • l’additionnalité : le projet n’aurait pas pu exister sans la vente de crédit carbone ;
  • la permanence : le projet a vocation à être pérenne, à s’inscrire dans la longue durée ;
  • la vérifiabilité : la séquestration du carbone est réelle et le porteur de projet peut le prouver ;
  • la mesurabilité : on peut quantifier la réduction de CO2 émis dans l’atmosphère ;
  • la génération de co-bénéfices : le projet est vecteur d’externalités positives pour son territoire.

 

Des initiatives, comme le label bas-carbone du Ministère de la Transition écologique permettent de s’engager sur le sol français.

 

Bon à savoir : La combustion de la biomasse dans le cadre de la solution proposée par Carbonloop émet un résidu : le Biochar. Ce charbon naturel agit comme un puits de carbone. Il permet à l’entreprise de compenser sur son site une partie de ses émissions de GES. Pour vous aider à le valoriser, Carbonloop se charge de vous accompagner à labelliser les certificats carbone liés au biochar afin de les intégrer dans la comptabilité carbone de votre site.

 

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