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Comprendre le rôle des fournisseurs de gaz vert

19/12/2022

Fournisseur de gaz vert : garanties d’origine ou production locale 

D’après l’association française du gaz (AFGAZ), la France a produit 4,3 TWh de gaz vert en 2021 « soit l’équivalent d’environ 1% de la consommation nationale de gaz ». Mais, cette énergie se développe. De plus en plus compétitive, elle intéresse les consommateurs et notamment, l’industrie. Face à cet engouement, de nombreux fournisseurs de gaz vert ont fait leur apparition. Quel est leur rôle ? Qu’est-ce qu’un contrat de biogaz ? Une industrie peut-elle produire son propre gaz renouvelable ? Carbonloop vous propose un éclairage.

Fournisseur de gaz vert : de quoi parle-t-on ?

Un fournisseur de gaz vert est un acteur du marché de l’énergie qui propose des offres de gaz renouvelable aux consommateurs professionnels et particuliers. Ces contrats de gaz vert sont certifiés par des garanties d’origine. Le plus souvent, il s’agit de contrats de biométhane, un gaz vert produit par la fermentation de déchets organiques, généralement agricoles.

Bref rappel sur le biogaz

Comme le rappelle l’AFGAZ, « Le gaz vert est une alternative écologique et renouvelable au gaz naturel provenant d’énergies fossiles qui, elles, ne sont pas inépuisables ».  Le biogaz est donc un gaz vert renouvelable produit à base de matière organique. 

Il existe plusieurs manières de produire du gaz vert. La plus connue reste le processus de « digestion anaérobique ». Elle consiste à enfermer des déchets agricoles ou de stations d’épuration dans une unité de méthanisation, un digesteur. Privés d’oxygène, les déchets vont fermenter et générer un gaz de synthèse : le biogaz. 

D’autres techniques permettent également de fabriquer du gaz renouvelable comme la pyrolyse de biomasse. En portant à très haute température des résidus de biomasse dans un environnement privé d’oxygène, on peut également fabriquer un gaz de synthèse renouvelable qui aura des propriétés proches de celles du gaz naturel.

Le rôle des fournisseurs de gaz sur le marché

Les fournisseurs de gaz sont des intermédiaires entre le producteur, le distributeur de gaz et le consommateur. Ils achètent une certaine quantité de gaz vert à un producteur qu’ils peuvent revendre à leurs clients. Ils se mettent en lien ensuite avec le gestionnaire de distribution de gaz pour que l’énergie soit livrée chez leurs clients. 

Dans la majorité des cas, le distributeur est GRDF. Il est présent sur la quasi-totalité du réseau français. Toutefois, certaines communes font exception et disposent de leur propre régie de distribution de gaz. C’est par exemple le cas à Bordeaux ou à Grenoble. 

Bon à savoir : La grande industrie est directement reliée au réseau de transport, les autoroutes du gaz. Ce réseau est géré par GRTgaz dans les trois quart de la France. Dans le Sud-Ouest, pour des raisons historiques, il est opéré par Téréga (ex-TIGF).

Les garanties d’origine

Un consommateur qui souscrit une offre de biogaz du réseau n’est jamais assuré de consommer du gaz vert dans ses locaux professionnels ou à son domicile. En effet, lorsque le gaz vert ou biométhane est produit, puis injecté sur le réseau avec le gaz naturel, les molécules se mélangent sans que l’on puisse les distinguer. 

Pour assurer la traçabilité du gaz vert, on utilise le mécanisme des garanties d’origine. Celui-ci implique que dans le cadre d’un contrat de biogaz, pour un 1 kWh de gaz consommé par le professionnel, 1 kWh de gaz vert est injecté sur le réseau.

En choisissant une offre de fourniture de biogaz, on participe donc au développement des énergies renouvelables. C’est le même principe qui est appliqué pour l’électricité verte.

Peut-on consommer du gaz vert produit localement en industrie ?

Les fournisseurs de gaz se basent sur les garanties d’origine mais comme expliqué en amont, elles ne garantissent pas à l’industriel de recevoir uniquement du gaz vert. Dans un contexte où se développent les circuits-courts, est-il possible de produire et consommer localement du gaz vert ?

La méthanisation en industrie

Tout d’abord, il est possible de valoriser certains « effluents industriels », comme l’explique l’Ademe, par le biais de la méthanisation. Il peut par exemple s’agir de déchets organiques dans le cas de l’industrie agro-alimentaire. Une industrie peut donc décider d’installer une unité de méthanisation si elle le souhaite. En pratique, cela ne se fait pas beaucoup. Les unités de méthanisation se trouvent avant tout sur des terrains agricoles et offrent un complément de revenus aux agriculteurs. C’est ce qu’explique l’Ademe « Aujourd’hui, les ressources agricoles constituent l’essentiel des matières méthanisées ».

La pyrolyse de biomasse

Pour produire du gaz à partir de biomasse sur leur site de production, les industries peuvent installer une solution de pyrogazéification. C’est le procédé proposé par Carbonloop. En déployant une unité de pyrolyse de biomasse ligneuse sur leur site de production, Carbonloop permet aux industriels de valoriser la biomasse pour bénéficier de gaz de synthèse renouvelable, et réduire ainsi leur recours aux énergies fossiles comme le fioul et le gaz naturel. La biomasse utilisée provient des résidus des scieries et d’acteurs locaux de la filière bois. 

Cette unité opérée par Carbonloop permet de produire un gaz de synthèse de renouvelable. Il va alimenter directement les équipements consommateurs de gaz sur le site industriel. Ce type d’installation est généralement associé à un contrat long terme qui permet de maîtriser une trajectoire de prix. En cela, on se rapproche de modèles comme celui du PPA (Power Purchase Agreement). Les PPA sont des contrats d’énergie signés entre un producteur et un consommateur industriel sur 5 à 20 ans. Ils permettent de profiter d’un prix du kWh d’énergie stable, indépendant des cours du marché.

Outre la production de gaz de synthèse, la pyrolyse de biomasse génère un coproduit : le biochar. Il s’agit d’un charbon végétal qui stocke le carbone durablement et qui présente de nombreuses propriétés en amendement des sols. Valorisé en agriculture, sylviculture et horticulture, ce puits de carbone naturel permet de  générer des crédits carbone. L’industrie qui en bénéfice peut ainsi décarboner sa production.